Cardio

Côté poids, j’ai atteint un palier, haut certes, mais je cesse de grossir depuis 10 mois déjà, en tournant autour de 107K : IMC 37.5, obésité sévère.

Depuis une semaine, je marche au minimum 35′ tous les jours, mais, ce qui est nouveau, avec un grand plaisir. Je marche d’un bon pas, emportée par un sain élan, et je me fiche de respirer fort. J’ai fait un bilan cardiaque très complet, et le cardiologue a conclu qu’il n’y avait aucune pathologie cardiaque, puis il a eu ce raisonnement qui m’est allé droit au cœur. « Vous êtes en surpoids et je ne vais pas vous embêter avec une méthode pour perdre du poids, vous avez déjà tout essayé, et même la sleeve, qui est très radicale, et rien n’y a fait. Le surpoids n’est pas forcément un problème, il est un facteur à risque, pas automatiquement un problème. Je vais vous revoir dans 2 ans, et il y a une seule chose que je vous recommande, c’est une activité physique, quelle qu’elle soit, d’1/2H tous les jours. Vous n’aurez peut-être pas perdu un gramme, mais vous aurez évité les facteurs de l’hyper sédentarité. »

Je continue mon expérimentation

Pour les raisons expliquées dans le billet précédent, je pose une réflexion sur la mort chaque jour que je vis. Pour ne pas polluer la boîte mail de ceux ou celles qui me font l’honneur de me suivre, je ne ferai un nouveau billet qu’une fois par semaine, mais je l’éditerai chaque jour.

Samedi – Qui n’entend pas régulièrement : « la vie est belle » ou « la vie est dure » ou je ne sais quelle autre généralité totalement dénuée de sens ? « La vie EST. »… c’est bien sa seule marque de fabrique, et, au-delà de telle limite, elle cesse d’être. Pour exprimer mes émotions, je me garde bien d’invoquer LA vie, ce qui ne signifie rien.

Dimanche – Je ne parviens pas à savoir de quoi j’ai peur ? de ne plus exister un jour ou bien du simple passage de vie à trépas ? Je penche nettement pour la seconde option, et je me dis que si ma fin n’est pas très douloureuse, la peur de la mort n’est plus un sujet. Il ne resterait que la tristesse de l’être aimé survivant, s’il y en a un.

Expérimentation

Ma finitude.
Ta finitude.
Je dois la verbaliser, pour mieux l’extirper de chacune de mes pensées.
Oui, je vais mourir, un jour, je ne sais pas quand.
« Quand » a énormément d’importance, et pourtant, c’est inexorable, il n’y a pas de sujet, je vais mourir, tu vas mourir.
C’est atroce.
Comment accepter cela ?
Pas accepter le quand, que j’ai la chance de ne pas encore connaître, mais comment accepter que je vais mourir avec certitude, que tu vas mourir avec certitude ?

Pourquoi faut-il mettre à distance cette réalité, la poser sur un établi et l’explorer ?
Parce que c’est elle qui me fait surmanger, ou plus exactement, une forme de déni conduit à y penser en permanence.
Le phénomène est connu : si l’on vous dit « Ne pensez surtout pas à l’ours blanc !!! », vous y pensez en permanence.
Je fais ça avec ma propre finitude, et la tienne, les deux seules qui me sont insoutenables.

Pour mon obésité :

  • Le problème qui voudrait que j’aie un estomac distendu ou bien un tissu trop élastique à cet endroit est résolu. C’est non. La sleeve m’a certes fait gagner 5 à 6 ans pendant lesquels j’ai cessé d’être obèse, mais ensuite, le naturel est revenu au galop. Or, ce n’est pas l’estomac qui se serait re-distendu : je bloque toujours à un repas du type entrée – plat – dessert, repas qui serait passé tout seul avant la sleeve. J’ai regrossi parce que je grignote, il faut trouver pourquoi je grignote.
  • Le problème est peut-être insoluble. Mais j’ai encore envie d’essayer des trucs.
  • Il n’y a pour l’instant pas de coupe-faim miracle… Je caresse le rêve que ce soit pour bientôt, avec une éventuelle mise sur le marché en France d’un anti-diabétique autorisé aux obèses et qui ferait perdre une quinzaine de kilos sans chirurgie. La question resterait cependant « Sera-ce suffisant à vie » ?
  • La pleine conscience à tout bout de champ préconisée par les psycho-thérapeutes d’aujourd’hui ne tient pas la route. Elle ne me fait rigoureusement rien. Dieu sait que j’ai cru en vous, Zermati, Apfeldorfer, mais non, rien n’y fait. Ca ne fonctionne pas.

Alors j’essaie de faire de la recherche sur ma propre personne et de poser ici mes réflexions.

Je remarque que si je pense très concrètement à ma mort, à ta mort, je mange dans le calme, sans compulsion, sans précipitation, juste pour tenir jusqu’au prochain repas, comme un jalon qui trace ma vie.

Ma psychiatre m’a dit une fois « Et à quoi bon penser à la mort, quand elle n’est pas imminente ? Ca ne présente aucun intérêt ! »
Je ne lui ai pas répondu, car j’étais très surprise de sa remarque, que je trouvais totalement infondée sans pouvoir dire pourquoi.

Et si je lui disais « Parce que ça me permet de ne pas faire de crise d’hyperphagie ? ».

Je vais essayer un truc très concret : tous les jours, faire un petit haïku (free style) sur ma ou ta finitude ? Et observer ce qui se passe sur le moyen terme.

Mon haïku d’aujourd’hui :

Tu mourras un jour
Quel jour, quelles circonstances ?
Questions naïves

Jeudi

Papa gisait là, bouche bée,
Comme s’il s’était endormi
Devant le film de trop

Vendredi

Maurice mon grand-père avait dit à sa famille : « Si je meurs, et qu’il y a un au-delà, promis, je vous fais un signe. » J’imagine son œil qui frise, et je me dis aujourd’hui qu’il était athée. Quelle phrase amusante ! Mais sa famille n’ a jamais reçu un truc du genre : « Mes chéris, je vais très bien, même si je suis un peu mort. Le paradis est très surfait, la parole n’y est guère libre et on s’y emmerde à jamais, Maurice. »

Marcher c’est la santé.

J’ai repris une marche régulière depuis une dizaine de jours.

A savoir, 40 minutes de marche 5 fois par semaine. J’ai lu que les dernières préconisations de la HAS étaient de 30 minutes 5 fois par semaine. Je suis ravie d’être dans les clous. Et ravie qu’on laisse tomber cette ridicule façon de compter en pas (10 000 pas par jour) qui force juste les gens à acheter un compte-pas. L’intuitif est meilleur que l’abstrait, surtout quand on parle de biologie.

C’est tout ce que je fais en ce moment et c’est déjà pas mal. Je ne me focalise pas sur mon poids, sur ce que je mange ou ne devrais pas manger, je m’en balec. Je marche pour être en bonne santé, 5 ans avant la retraite, j’essaie de me convaincre que c’est une routine à adopter jusqu’à la retraite et au-delà bien entendu.

Je sais que je vois une diététicienne de la Salpêtrière dans quinze jours, mais honnêtement, je n’en attends rien. J’ai fait le tour de la question, je dirais même que j’ai fait la toupie sur la question depuis mes 15 ans, alors bon, je mange ce que je veux quand je veux. Je resterai obèse, je veux juste avoir assez de muscles pour pas trop gâcher mon espérance de vie.

Plaisir et TCA

Bonjour,

Je viens de m’inscrire pour 10 euros à la visio-conférence suivante du GROS qui se déroulera le samedi 25 novembre à 10H. Dommage, le présentiel est complet. D’habitude, c’est un très bel amphithéâtre de l’école de médecine.

https://www.helloasso.com/associations/groupe-de-reflexion-sur-l-obesite-et-le-surpoids/evenements/conference-grand-public-plaisir-et-troubles-des-conduites-alimentaires

Une diététicienne m’a appelée : RV à la Salpêtrière début février 24.

Gros Corps Malade

Mardi, à 7 ans 1/2 post-op, je fais mon bilan avec un gros check up d’analyses médicales et surtout, un entretien avec le Professeur (nutritionniste) qui dirige l’E3M.

Cette fois, je le sens démuni. J’ai pris 3 kilos de plus que la dernière fois (janvier dernier, il y a 9 mois), et il a une tête qui dit « Je jette l’éponge ». Dans sa recherche, je viens définitivement de « passer dans les échecs de sleeve à 6 ans », c’est du moins ce que je me dis… Ce n’est aucunement une surprise, mais là, ce n’est pas moi qui me le dis, c’est le Professeur. J’ai pleuré une heure en sortant. En revoyant cet hôpital où j’avais mis tant d’espoirs. Avais-je réellement envisagé cet échec-là, il y a 8 ou 9 ans ? Probablement pas. Des gens de 130, 150, voire 200 kilos s’en tiraient avec cette méthode, alors pour moi, ça allait fonctionner, forcément. Je me suis posée sur un banc, dans l’enceinte de l’hôpital, et j’ai fondu en larmes. Après tout, les gens vous fichent la paix quand vous pleurez dans un hôpital. Il m’a dit qu’une diététicienne m’appellerait pour un rendez-vous conseil, et il m’a demandé quand je désirais le revoir. C’est la première fois qu’il ne me dit pas « On se revoit dans 9 mois ». J’ai répondu « Dans 9 mois… si vous voulez bien. »

J’ai la chance d’avoir un mari en diamant brut. Je l’ai appelé, j’ai beaucoup pleuré au téléphone, et il m’a laissé sur un réconfortant : « Tu connaîtras peut-être une nouveauté médicale qui te sauvera la mise sur l’obésité. » Je sais maintenant que ça n’était pas la sleeve. Je vais continuer à marcher, pour rendre hommage à ce gros corps malade qui fonctionne somme toute encore très bien.

1er mois : bilan mitigé

Voilà un mois tout rond que je marche 1H, 5 fois par semaine. Côté poids, 106K ce matin, c’est la déception. Si j’ai perdu 1 bon kilo, c’est le bout du monde. Pour la bonne raison que je continue à grignoter, compulsivement, même si je grignote moins que quand je ne marche pas.

Par contre, je suis très heureuse de garder le cap côté marche et que ça ne fiche pas tout mon plan par terre. Je me promets à moi-même de ne faire un vrai bilan qu’au 1er janvier prochain, après 4 mois d’activités physiques régulières. Je respire mieux au repos, c’est déjà ça.

Je tiens bon

2 semaines que je marche 1H par jour, 5 jours par semaine. Les jours où rien ne me motive, j’ai trouvé un raisonnement très curieux mais qui fonctionne. « Prends rendez-vous avec toi en retraite dans 5 ans ».

J’aime le spot où je me balade, une partie de la coulée verte non touristique, qui suit les rails d’un train fantôme, l’ex PC pour petite ceinture. La verdure s’est installée en mode libre, comme c’est la mode en ce moment de laisser dans les villes des petits spots de végétation « folle », pour que les insectes qui sont la base de la chaîne alimentaire retrouvent leurs droits.

Je tiens bon, donc, pour la marche, et l’on voit sur le graphique ci-dessous une petite amorce de baisse, puisque je fais 106K ce matin. Par contre, côté alimentation, j’ai un mal fou à ne pas grignoter le soir. C’est décidément mon anxiolytique favori, le grignotage, et très efficace. Là où un Lexomil vous met un grand coup de frais psychique en 1/2H, le grignotage agit tout de suite. J’essaie au moins de le restreindre. J’ai arrêté l’anti-dépresseur, les anxiolytiques, je ne prends plus qu’un thymo-régulateur et j’essaie que ça me suffise sur le long terme.

Cela passera bientôt, j’espère, mais je paie ces sevrages par de la colère. Je râle, je maugrée, je rumine en boucle et à voix haute devant mon tendre, qui ne doit pas s’amuser tous les jours. J’arrête temporairement le 20H à la télé, car les journalistes, dans leur grande majorité, ont le don de me faire péter un plomb. Ca me fait rire de penser que mon père était pareil, bien que tout nous opposait politiquement.

Bon, tant que je marche, je suis très fière de moi. Je me dis que comme bien des choses, c’est le premier mois le plus dur. Qu’après, ça sera une routine : Sylvie en retraite part marcher 1H le midi. Pour le grignotage, c’est une histoire de contrôle, et le contrôle, ça me soûle grave. Je fais de mon mieux.

Mon cadeau pour Noël

Faire moins de 100 kilos.

Donc je commence à le « tisser » maintenant. C’est un objectif ambitieux (perdre 7K en 4 mois).

Comment : marcher une heure par jour autant que possible. Pour les mardi et jeudi, il faut que je trouve une solution. Et manger plus équilibré = sortir de la maison tous mes « anxiolytiques » gras et sucrés et me faire un vrai repas un repas sur deux (le soir).

C’est une bonne résolution de rentrée. Mais c’est mon seul vrai objectif dans la vie en ce moment, alors j’espère que la souffrance ne me fera pas me déconcentrer. Je croise les doigts.